« Say Hello to iPod ». C’est sur ce message, écho du déjà lointain « Say Hello to iMac », que débarque le 23 octobre 2001 le nouveau venu dans la grande famille des produits Apple. Quelques jours plus tôt, c’est au moyen d’un carton d’invitation qu’Apple a prévenu les journalistes : elle s’apprête à annoncer un nouvel appareil électronique, et « ce n’est pas un Mac ». La surprise n’est pas totale, car dans les jours qui ont précédé l’annonce, des informations plus ou moins volées ont filtré. Les équipes QuickTime et iTunes qui étaient sur le coup, le brevet d’un appareil portable et de technologies d’échange de données entre cet appareil et un ordinateur… Toute les informations convergeaient vers la préparation d’un baladeur numérique.
Si le concept n’est pas nouveau, la réalisation est sans équivalent. Sous la direction de Jon Rubinstein, patron de la division « Hardware » chez Apple, le lecteur MP3 sort de l’âge du bricolage et du gadget et entre… dans l’ère du Macintosh ! Transfert ultra-rapide des morceaux grâce au port FireWire (en lieu et place du traditionnel USB si lent), disque dur de 5 Go (au lieu d’une mémoire flash de quelques dizaines de Mo), synchronisation automatique avec les pistes musicales organisées sur le Mac par iTunes, et surtout cette fameuse molette de défilement, imaginée (dit-on) par Phil Schiller… Tout devient simple, rapide, efficace, et quel design ! Le petit appareil, tout de plastique blanc et de métal revêtu, brille par sa sobriété et son aspect immédiatement reconnaissable. Tout a été pensé, y compris les écouteurs : « les oreillettes, ça ne peut être que noir, pas blanc », disait-on, se souvient Jonathan Ive. Et pourtant ce sont ces écouteurs tout blancs qui sont devenus le symbole de l’iPod. Quant aux boutons de navigation, Steve Jobs les a voulu en nombre réduit pour simplifier l’utilisation, et de là toutes les pièces du puzzle se sont assemblées naturellement : le seul objectif était de donner à l’utilisateur la meilleure expérience possible. C’était en quelques sortes, la touche personnelle du patron d’Apple, qui n’était pas, dit-on, convaincu par le projet avant de voir que le petit baladeur faisait l’unanimité parmi les quelques employés d’Apple dans la confidence. Les premiers prototypes avaient pourtant encore la taille d’une boite à chaussures ! L’un des développeurs se souvient d’ailleurs d’une scène avec Steve Jobs, auquel il venait d’assurer qu’il ne pourrait pas réduire la taille d’un modèle de développement : « En êtes-vous sûr ? » avait demandé Steve Jobs, avant de lancer le lâcher le prototype dans un aquarium tout proche et de faire remarquer les bulles d’air qui s’en échappaient. « Visiblement, il reste du vide à l’intérieur ».
Cependant, on ne peut parler de l’iPod sans citer le nom de Tony Fadell. Ce serait à lui qu’il faudrait attribuer la paternité du baladeur, tel qu’Apple l’a réalisé. Après avoir tenté de créer sa propre société pour fabriquer l’objet, le distribuer et vendre de la musique sur Internet, il aurait proposé son projet à plusieurs sociétés, dont Phillips et Real Networks, qui auraient décliné l’offre, avant de se tourner vers Apple qui non seulement se serait intéressée au concept, mais aurait finit par embaucher l’ingénieur avant de lui attribuer une équipe d’une trentaine de personnes. Plus humblement, la version officielle veut qu’il ait été embauché après le lancement du programme « iPod », en raison de son expérience passée dans le domaine des gadgets électroniques.
L’appareil se glisse sans peine dans une petite poche, et emporte une batterie Sony annonçant dix heures d’autonomie grâce à une mémoire « tampon » chargée d’éviter au disque dur de tourner en permanence. A l’intérieur, un minuscule disque dur Toshiba de 1,8 pouces, pesant une cinquantaine de grammes, bien moins véloce qu’un disque dur standard, mais largement proportionné pour l’usage auquel Apple le destine. A l’intérieur également, une puce multimédia développée par PortalPlayer, et le système embarqué Pixo. Ce système, utilisé principalement dans des téléphones portables, permet un développement rapide et international de logiciels pour petites unités : il nécessite tout juste 150 Ko de mémoire ! Apple n’a ainsi pas eu à développer son propre système, et ni NewtonOS ni MacOS X ne sont à la base de la navigation sur l’iPod. Depuis, Pixo a été racheté par Sun, ce qui n’a pas remis en cause son utilisation par Apple.
Seul point faible, comme souvent chez Apple : son prix. A 400 dollars (3600 francs sur l’AppleStore France à son lancement), il est loin d’être abordable pour tous les fans de pomme ou de musique. Certains regretteront aussi qu’il ne soit disponible qu’en version Mac, même si Steve Jobs promet rapidement une version Windows. Les actionnaires, en tout cas, n’y croient pas, et l’action Apple perd près de 5% dans la journée qui suit l’annonce.
La première version présente quelques limitations : outre l’absence de version Windows, aucune télécommande n’est prévue malgré une prise adaptée, un seul jeu est disponible en « easter-egg » dans la fenêtre d’informations, l’égaliseur n’est pas réglable sur le baladeur, et même le câble FireWire est épais et rigide, bien peu pratique… Et comme souvent, les premiers utilisateurs relèvent une certaine fragilité de l’appareil, les retours en SAV commençant à faire parler d’eux… Quant à la protection anti-copie qui empêche de partager les MP3 sur plusieurs Macs, il n’aura fallu que quelques heures aux bricoleurs pour la contourner, faisant apparaître la liste des musiques sur n’importe quel ordinateur ! Et quitte à contourner les protections, un autre logiciel en profite pour rendre l’iPod compatible, avant l’heure, avec les PC !
C’est un mois après son lancement officiel, fin novembre 2001, que l’iPod débarque en Europe, déjà accompagné de produits conçus pas d’autres marques : chargeurs pour voiture, émetteurs FM, housses… A la fin de l’année 2001, ce sont 125.000 exemplaires du petit baladeur qui ont été écoulés. Steve Jobs l’avait promis : « l’iPod est une avancée majeure », l’avenir le confirmera.
Comme tous les nouveaux produits Apple, une version plus aboutie est disponible quelques mois plus tard. En l’occurrence c’est le 20 mars 2002 que débarque un nouvel iPod, avec 10 Go de disque dur et un nouveau câble FireWire plus fin et souple que l’original. Il est accompagné la version 1.1 du système. La mise à jour s’applique via le Mac aux iPods déjà en circulation, et apporte son lot de petites nouveautés : le double affichage du temps écoulé et restant, un choix d’égaliseurs, un gestionnaire de contacts…
Et à peine quatre mois plus tard, le 17 juillet 2002, c’est déjà un nouveau modèle à 20 Go qui fait son apparition. Le prix du modèle équivalent au tout premier, à 5 Go, tombe à 300 euros. Une version PC fait son apparition, accompagnée du logiciel MusicMatch adapté par Apple à l’iPod. Quant à la version 1.2 du système, elle offre la recherche par artistes, un carnet de contacts et un calendrier. Les deux modèles haut-de-gamme gagnent en standard une télécommande et un étui. Sur ces modèles également, la molette tournante est remplacée par une molette tactile, à la manière des ordinateurs portables, qui ne tourne plus sur elle-même mais « suit » les mouvements du doigt. Des petites modifications qui font parler d’iPod « 2G », pour « Deuxième génération », une technique officieuse de dénomination qui survivra au fil des mises à jour.
Pourtant, à peine débarqués en France, et bien que similaires aux versions précédentes, les iPods sont retirés de la vente ! La raison est toute simple : Apple n’a pas respecté la norme européenne qui oblige les producteurs de baladeurs à limiter à 100 décibels la puissance de leurs modèles. Il faudra attendre le mois d’octobre pour que l’iPod regagne les étalages… Juste avant les fêtes de fin d’année, donc, pour lesquelles Apple propose des iPods en série limitée, arborant les signatures de Madonna, Tony Hawk, ou Beck, ou le logo du groupe No Doubt, au verso. Cinquante euros de bénéfice en plus pour Apple, et les iPods les plus chers jamais produits : près de 550 dollars !
La fin de l’année s’écoule tranquillement pour l’iPod, qui commence à faire parler de lui : magazines, bouche à oreilles, photos de star avec leur iPod… Tant et si bien que l’iPod passe le cap des 700.000 unités vendues au début de l’année 2003. C’est Steve Jobs lui-même qui l’annonce lors de la présentation de la nouvelle version, la troisième génération ou « 3G » d’iPod, le 28 avril 2003. Les disques passent à 10, 15 et 30 Go, soit un maximum de 7500 chansons dans la poche ! La roue centrale n’est plus entourée de boutons, ceux-ci deviennent tactiles et lumineux, et s’alignent sous l’écran. Quant à la prise FireWire, elle laisse la place à un connecteur qui reçoit tant un câble FireWire (pour les Macs), que USB 2 (pour les PC), et même un Dock pour tous ! Quelques jeux, s’ils n’impressionnent guère par leur qualité, viennent tout de même compléter la mise. Le nouveau baladeur est accompagné d’une mise à jour d’iTunes, qui passe en version 4.
La principale nouveauté en est évidemment l’iTunes Music Store, attendu depuis longtemps, qui permet d’acheter de la musique directement sur Internet, en toute simplicité. A 99 cents l’unité, les morceaux sont téléchargés directement sur le disque dur du Mac puis peuvent être partagés avec d’autres Macs et iPods en nombre limités, et gravés sur CD. Si les analystes sont circonspects, Apple compte sur le succès de son baladeur pour doper les ventes. Il faut dire que la société joue sa réputation : après dix-huit mois de travail pour convaincre les Majors d’ouvrir leur catalogue en-ligne, la plupart avaient accepté, espérant que la petite part de marché du Mac permettrait d’éviter que cette première expérience tourne à la catastrophe ! La nouvelle mouture du baladeur révèle petit à petit ses secrets, notamment sa capacité à enregistrer, d’abord découverte aux tréfonds des menus d’initialisation, puis utilisée par un petit dispositif qui transforme l’iPod en dictaphone.
La musique semble donc représenter pour Apple une part de plus en plus importante de son image auprès du public, si ce n’est de son chiffre d’affaire. Et cela n’est pas sans énerver une autre Apple, la maison de disque des Beatles, devenue filiale d’EMI… En effet, Apple Computers avait eu l’autorisation d’utiliser ce nom à la condition expresse qu’elle ne vienne pas marcher sur les plates-bandes musicales de Apple Corps, ce qui est remis en cause par le trio iPod – iTunes – iTunes Music Store.
Apple développe en effet de grands efforts de marketing pour faire connaître son baladeur. Après les traditionnelles publicités sur fond blanc, c’est en septembre 2003 qu’apparaissent les fameuses silhouettes noires sur fond vif, qui seront déclinées dans les magazines, à la télévision, et jusqu’aux panneaux d’affichages un peu partout dans le monde. Une campagne de publicités reconnue par le milieu, récompensée par de nombreux prix (Lion Média à Cannes, Grand Prix du Magazine Publishers of America…) et, comme souvent, plagiée avec plus ou moins de bonheur…Apple ira même jusqu’à reprendre en mai 2004 ses propres silhouettes dans un spot télévisé, où l’on voit un utilisateur passer devant un mur d’affiches qui s’animent sur son passage. Alex Brodie, le créateur de cette campagne, avoue que ce fut pour lui l’un de ses projets les plus passionnants !
Le cap du millionième iPod est passé en juin 2003, puis les 1,4 millions en septembre. C’est à ce moment-là qu’Apple cesse de proposer MusicMatch avec son iPod PC, le remplaçant par une version Windows de iTunes. Les mêmes fonctions sont disponibles que sur la version Mac, notamment le partage de listes de lectures, le Music Store, les listes intelligentes, et la synchronisation avec l’iPod. Il faut dire que MusicMatch venait d’ajouter à son logiciel un magasin de musique en ligne… Simple coïncidence ou réaction un brin irritée, c’est le moment que choisit Microsoft pour annoncer le futur lancement, pour la fin d’année 2004, de son propre lecteur multimédia portable. Un lecteur de plus sur un marché très concurrentiel, qu’Apple domine pourtant de la tête, des épaules, du torse et du bassin, avec 50 à 70% des ventes…La sortie d’une nouvelle version, atteignant 40 Go d’espace, et d’un modèle intermédiaire à 20 Go, prouvent qu’Apple ne cesse pas de vouloir donner le maximum à son petit lecteur. Quant à la version spéciale qu’Apple France aurait prévue pour célébrer, lors de l’Apple Expo à Paris, les vingt ans du Mac, il semblerait que la maison-mère ait refusé au dernier moment d’en autoriser la diffusion, mais personne n’en sait plus !
Pendant ce temps, se multiplient les plaintes d’utilisateurs découvrant qu’au bout de dix-huit mois à deux ans, les batteries des iPods tombent en rade. Ils se font entendre sur Internet, puis via des petites mentions ajoutées aux panneaux de publicités vantant l’iPod, prévenant les clients potentiels de cette lacune suspectée du baladeur. Apple finit par réagir en proposant une batterie de remplacement, au prix de 99 dollars…
Fin d’année 2003. Comme toujours à l’approche de la nouvelle année, les rumeurs se font insistantes au sujet des annonces devant être faites lors de la MacWorld Expo, fixée au 6 janvier, à San Francisco. Cette année, c’est une dépêche en provenance de Toshiba qui a retenu l’attention des analystes de toutes sortes : la marque annonçait la disponibilité, pour le mois de janvier, de disques durs de taille réduite (1 pouce, contre 1,8 pouces pour l’iPod), et de capacité conséquente (1 à 4 Go). Aussitôt, les rumeurs se répandent au sujet d’un mini iPod, disponible pour un prix largement inférieur à celui de l’iPod, et, pourquoi pas, décliné en plusieurs couleurs ? Les prix annoncés par le fabriquant, de l’ordre de 70 dollars l’unité, laissent espérer un mini iPod au prix particulièrement agressif pour s’attaquer au marché des lecteurs MP3 équipés de mémoire Flash, représentant un tiers des modèles vendus.Il faudra attendre jusqu’au tout dernier quart d’heure de la Keynote de Steve Jobs, ce 6 janvier 2004, pour l’entendre parler de l’iPod. Après avoir rappelé que l’iPod, avec deux millions d’unités vendues, occupe à lui seul près d’un tiers de l’intégralité du marché des lecteurs MP3, le PDG d’Apple annonce que le modèle d’entrée de gamme voit sa capacité passer de 10 à 15 Go, sans modification de son prix.
Mais ce n’est là qu’une petite annonce en passant. La vraie nouvelle, c’est l’arrivée d’un « nouveau membre dans la famille iPod ». Pour s’attaquer, en effet, au marché des lecteurs MP3 équipés de coûteuses mémoires Flash, Apple lance un nouveau modèle, de taille réduite, mais doté d’un disque dur de 4 Go (à comparer aux quelques centaines de Mo dont sont équipés en règle générale les modèles Flash). Côté design, l’iPod mini, puisqu’Apple l’a ainsi appelé, reprend les grandes caractéristiques de son aîné. Un écran noir et blanc de taille comparable, une molette tactile, les connexions USB2 et FireWire. La taille du modèle ne laissant plus de place pour les boutons de commande, ceux-ci ont été insérés sous la molette : elle peut en effet s’enfoncer légèrement et actionner ainsi les touches placées à ses quatre points cardinaux. Petit bonus, qui était un peu passé de mode chez Apple : cinq couleurs sont disponibles. En revanche, et comme souvent chez Apple, le prix en laisse plus d’un sceptique : 249 dollars, et 299 euros (prix provisoire, la commercialisation européenne devant avoir lieu en avril). A comparer aux 299 dollars (349 euros) du modèle traditionnel passé à 15 Go… La commercialisation débutera le 20 février aux Etats-Unis, avec près de 100.000 pré-commandes, mais pour l’Europe, l’attente se révèlera beaucoup plus longue que prévue…Annoncé au même moment, un nouveau casque, « in ear », est vendu 39 dollars et promet des basses plus profondes et une meilleure isolation phonique pour masquer les bruits environnants.
Rendant hommage à la fois au Mac, le précurseur, et à l’iPod, le brillant petit nouveau, Apple diffuse sur son site web une version revisitée de sa célèbre publicité 1984, où l’on remarque un petit détail qui change tout : l’intrusion de l’iPod à la ceinture de la lanceuse de marteau…
Dans les jours qui suivent l’annonce, Apple diffusant des informations un peu plus précises, on découvre, entre autres, que le fournisseur du disque dur 1 pouce n’est pas Toshiba, mais Hitachi. Les sites spécialisés commencent également à se pencher sur la bête, annonçant notamment que faute de système viable (les iPods utilisant les versions 1.3 à 2.1 selon les générations), c’est la toute première version du logiciel d’exploitation iPod qui sera utilisée… en attendant la mise au point d’une nouvelle version compatible, avant la commercialisation ?
Les rumeurs étant aussi nécessaires aux fans de Mac que l’est l’oxygène à l’être humain normal, il ne faudra attendre que quelques jours pour que le New-York Times vienne reparler du concept d’iPod vidéo…Il faut dire que quelques semaines auparavant, c’est sur le site d’Apple que l’on voyait une petite annonce de recrutement pour un ingénieur ayant acquis de l’expérience dans le domaine de la vidéo, pour le développement de la prochaine génération d’iPods ! Steve Jobs, comme à l’accoutumée, refuse de communiquer sur les projets d’Apple, rappelant simplement que le monde de la vidéo a sûrement moins besoin d’innovation que n’en avait celui de la musique avant l’iPod et l’iTunes Music Store. Tout ceci sans oublier que beaucoup espèrent aussi un iPhone, téléphone portable made in Cupertino…
Le 8 janvier 2004, c’est un pavé dans la mare qui est lancé par Apple et… HP ! Le fabricant de PC annonce en effet avoir passé un accord avec la marque à la pomme pour diffuser sous sa griffe un iPod, rebaptisé « HP Digital Music Player ». Petit à petit, les pièces du puzzle se mettent en place : dans les termes de l’accord, on trouve notamment la décision d’HP d’intégrer iTunes (et par conséquent QuickTime) à tous ses modèles de PC. Phil Schiller, d’Apple, précise également que le lecteur d’HP sera exactement similaire à celui d’Apple, et c’est même une pomme qui apparaîtra au démarrage de l’appareil. En revanche, et c’est fort compréhensible, le logo Apple gravé au dos de l’appareil est remplacé par le sigle HP, et la robe blanche de l’iPod laisse la place à un bleu-gris. Ce qui met également fin à une autre rumeur : on avait imaginé que cette couleur puisse être utilisée pour une série spéciale d’iPods en parallèle avec l’accord Apple-Pepsi. En revanche, l’accord relance une autre possibilité : le support du format WMA de Microsoft pourrait être ajouté à l’iPod, afin de s’insérer plus aisément dans un monde Wintel largement contaminé par ce format. Mais rien de tel n’est annoncé, et Microsoft réagit sèchement en regrettant le choix d’HP, qui brouille les repères des consommateurs, puisque la marque supporte à la fois l’iPod et des produits Microsoft, non compatibles. Cependant, chez HP, on considère cette question comme secondaire, l’utilisateur ne s’en souciant pas. On connait la suite : moins d’un an plus tard, Carly Fiorina sera remerciée par le conseil d’administration, et les stocks invendus d’iPod+HP seront écoulés par des canaux secondaires…
Les analystes, qui avaient accueilli l’iPod avec suspicion deux ans auparavant, ne doutent maintenant plus de son succès, et lui prédisent la domination du marché pour les deux années à venir. Il faut dire que, tous comptes faits, son prix n’est pas si élevé par rapport à la concurrence ! Et ce ne sont pas les chiffres de vente qui démentiront ce pronostic : un million d’iPods vendus en 20 mois, puis un deuxième million en 6 mois, et un troisième million en 4 mois ! L’appareil fait également parler de lui dans l’actualité : il devient l’objet fétiche des stars qui se veulent à la mode et s’affichent dans les gazettes, iPod à la ceinture ou à la main. On le voit dans un clip de Jennifer Lopez, à la ceinture de David Beckham, dans les mains de Mick Jagger, Bono, Robbie Williams, Moby, Florent Pagny jusqu’en Patagonie, ou encore Alanis Morissette ou Steven Spielberg… Quant au Juge Mann, en charge du contentieux opposant Apple (les ordinateurs) et Apple Corps (la maison de disque des Beatles), il a préféré prévenir tout le monde qu’il possédait un iPod, demandant aux avocats de lui indiquer s’il devait en conséquence se dessaisir de l’affaire… Et comme pour ne pas céder aux sirènes de la jet-set, l’iPod entre aussi dans les musées : il devient ici ou là un guide audio, au Mori Art Museum de Tokyo, ou au Château de Chenonceau, plus près de chez nous…Tout cela sans oublier qu’après la Smart et la Coccinelle fin 2003, ce sont les BMW qui sont équipées, d’origine, d’un adaptateur pour l’iPod, piloté via l’autoradio pour les premières, et directement au volant pour les secondes ! Bref, un véritable phénomène de société !
Plus près de chez nous, Apple France se heurte de plein fouet à la SACEM. En effet, la taxe Brun-Buisson, en France, est censée compenser les méfaits du piratage, et s’applique à tous les supports numériques. Apple, faisant cavalier seul, refuse de payer la taxe s’appliquant à ses iPods, en moyenne 15 euros par unité vendue. Elle se défend en expliquant que l’iPod est également un disque dur, mais il est vrai que sa campagne de publicité n’est guère axée que sur le domaine musical ! Toujours dans le domaine légal, c’est au mois de mars 2004 qu’est révélé le brevet qui protège l’iPod et son interface : une protection juridique contre les contrefaçons et les fabricants en mal d’inspiration. Ce qui explique peut-être pourquoi HP a préféré vendre un iPod sous sa marque, plutôt que de développer un nouveau système.
Alors même que sa sortie en Europe est toujours attendue pour courant avril, l’iPod mini fait parler de lui, mais de manière moins flatteuse cette fois-ci. Les utilisateurs d’outre-Atlantique se plaignent de dysfonctionnements, voire d’une fragilité constitutive de l’appareil. Apple réagit en affirmant que ce problème est marginal, mais pris très au sérieux. L’avenir montrera que la qualité du baladeur n’avait rien à se reprocher, au moment où le nombre d’iPods vendus par Apple dépasse le nombre de Macs, suite à une augmentation de 900% en un an ! Toujours pas disponible en Europe au début du mois de mai, l’iPod mini se trouve aussi en rupture de stock aux Etats-Unis, et s’échange au double de son prix sur les sites d’enchères !
Devant le succès de l’appareil, qui propulse Apple dans le groupe de têtes des vendeurs d’électronique, la marque à la pomme décide de lui consacrer son propre département, indépendant de la division Matériel qui s’occupe du Macintosh. Apple espère ainsi pouvoir faire face à la concurrence qui s’organise, autour des baladeurs et sites de vente de musique en lignes. De bonne guerre, ceux-ci attaquent Apple de toutes parts, jusqu’à lui intenter des procès pour abus de position dominante, le format AAC protégé d’Apple n’étant disponible que sur l’iTunes Music Store, et compatible qu’avec l’iPod… Pourtant, le marché ne serait pas si avantageux que cela, aux dires des analystes : en effet, l’iTunes Music Store serait pour Apple un produit d’appel pour son iPod. Vendre de la musique permettrait de vendre ensuite, avec de fortes marges, son baladeur. La technique est ainsi rapprochée de celle des fabricants de rasoirs, qui vendent à bas prix, voire offrent, le rasoir, espérant ainsi se rattraper sur le prix des lames !
Enfin, après des mois de retard, l’iPod mini est annoncé pour l’Europe, et le reste du monde, et promis pour le 24 juillet. Les stocks étant cependant toujours au plus bas aux Etats-Unis, l’on doute déjà de la capacité d’Apple a fournir largement les revendeurs. Bonne surprise en revanche, son prix, de 279 euros, alors qu’on craignait déjà qu’Apple ne joue sur les taux de change et ne le propose à 300 dollars. Apple en profite également pour régler la taxe relative aux droits d’auteurs qu’elle refusait de régler sur les autres iPods…
Le 18 juillet, le magazine Newsweek diffuse sur Internet un aperçu de son édition du lendemain, et notamment sa Une, affichant fièrement Steve Jobs et, dans sa main, l’iPod, nouvelle version ! Comme attendu, le baladeur utilise la molette de navigation de l’iPod mini, et perd donc ses boutons. On découvre dans l’article que l’autonomie gagne 50% et atteint une douzaine d’heures. Quelques nouveautés font leur apparition dans les menus, comme une nouvelle fonction « Shuffle » directement intégrée dans le menu principal, ou la possibilité de créer plusieurs listes « On-The-Go ». Les modèles 20 et 40 Go prennent la place et le prix des anciens modèles, ce qui représente une baisse de prix de 100 dollars. En revanche, pas de mise à jour possible pour les anciens modèles, qui n’obtiennent pas le droit d’utiliser les nouveautés du système 3.0. Aucun problème d’approvisionnement pour le modèle, qui commence à être livré dès la semaine qui suit chez les clients de l’Apple Store. Et si certains relèvent des imperfections techniques ou des défauts visuels des modèles livrés, angoissant les milliers de clients impatients ayant déjà passé commande, ces problèmes restent, comme d’habitude, fort rares.
Quelques jours plus tard, c’est Real Network qui crée le trouble en annonçant que son futur logiciel d’achat de musique sur Internet sera compatible avec l’iPod, alors même qu’Apple n’a pas souhaité diffuser les spécifications techniques de son mode de cryptage protégeant les droits d’auteurs, ou DRM. Dénommée Harmony, la technologie permet en effet de contourner FairPlay, le système qui empêche de partager les musiques sur des ordinateurs non autorisés à les lire. Pour Apple, qui met ses avocats sur le coup, il ne s’agit ni plus ni moins que des « tactiques et de l’éthique d’un hacker »…Dans la foulée, en France, la Fnac fait la même promesse. Il faut dire que le géant Microsoft s’apprête à lancer son propre magasin en-ligne, faisant frémir tous les concurrents qui n’ont pas encore su trouver leur marché…
Le 26 octobre, l’iPod 4G commence à se sentir à l’étroit, avec l’arrivée de deux nouveaux modèles. Le premier est une simple déclinaison du précédent : l’iPod U2. En rouge et noir au lieu du blanc nacré original, le nouveau modèle porte les signatures des chanteurs du groupe, et contient leur dernier album. Plus intéressant, le deuxième rejeton, dénommé « iPod Photo », est équipé d’un écran en couleurs qui permet d’afficher des images à l’écran ainsi que sur un téléviseur. Le disque dur de 40 à 60 Go peut ainsi emporter 25000 photos ou 15000 chansons. Pour synchroniser aisément les bibliothèques visuelles et sonores avec le baladeur, Apple présente une nouvelle version de son juke-box iTunes, qui apprend à connaître iPhoto. A 499 et 599 dollars (569 ou 679 euros), le joujou n’est cependant pas à la portée de toutes les bourses… Pour rendre le sourire aux clients, Apple ouvre l’iTunes Music Store aux derniers pays européens qui en étaient jusque là privés : l’Autriche, la Belgique, la Finlande, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et l’Espagne. 99 centimes par chanson pour tout le monde ! Dans le même temps, Apple commercialise un accessoire pour le moins inattendu : un lot de chaussettes de protection, les « iPod socks », tout simplement.
Le 11 janvier 2005, au cours de la conférence inaugurale de la MacWorld Expo 2005, Steve Jobs présente un nouvel élément de la gamme iPod. Plus petit par la taille (8×2,5×0,8 cm), le poids (22 grammes) et le prix (99 à 149 dollars), l’iPod Shuffle revisite le concept qui a fait le succès du baladeur d’Apple. Basé sur une mémoire Flash de 512 Mo ou 1 Go, le nouveau venu est dépourvu d’écran : plutôt que de chercher un titre sur un écran minuscule et une interface complexe, pourquoi pas laisser le baladeur choisir pour vous ? La marque généralise ainsi l’option « Aléatoire » déjà intégrée dans les autres modèles d’iPod. Pour les grincheux, il est bien sûr possible de lire les titres dans l’ordre, mais avouez que c’est moins drôle. Contrairement à son habitude, la marque fournit quelques accessoires en option sans attendre que d’autres constructeurs se jettent sur le marché : housse de protection, adaptateur pour piles… Contrairement à ses grands frères, l’iPod Shuffle se connecte et se charge par le port USB, et n’est pas livré avec un adaptateur secteur.
Quelques semaines plus tard, le 23 février, Apple revoit toute la gamme de prix de ses différents modèles d’iPod. Pour plus de cohérence, l’iPod Mini 4 Go baisse à 200 dollars, et son nouveau grand frère à 6 Go prend place à 250 dollars. L’iPod traditionnel se retrouve seul, à 300 dollars, au milieu de la gamme. Au-dessus, deux iPod Photo, à 30 et 60 Go, pour 350 et 450 dollars. Pour tous, le câble FireWire disparaît, ne laissant subsister que le câble USB 2 : une manière pour Apple de conserver de la marge malgré la baisse de prix, et de rationaliser son implantation dans le monde PC. Quelques mois plus tard, et répondant ainsi à la grogne d’associations écologistes, Apple met en place un programme de recyclage des iPods arrivés en fin de vie : Apple reprend gratuitement le baladeur, prend à sa charge son devenir dans le respect de la nature, et offre 10% de remise sur l’achat d’un nouvel iPod.
Devant cette gamme qui devient pléthorique, Apple décide le 28 juin de fusionner les gammes iPod et iPod Photo, faisant disparaître cette deuxième dénomination tout en offrant ses spécificités à l’ensemble de la gamme. Ainsi, si l’on ne parle plus que d’iPod, c’est en réalité le modèle « photo » qui devient le standard, avec écran couleurs et lecture d’images pour tout le monde, à 20 et 60 Go pour 300 et 400 dollars. Pendant ce temps, le chiffre des ventes atteint quinze millions, tous modèles confondus.
Face à des concurrents qui tentent de grignoter leur part du gâteau, Apple ne relâche pas le rythme. Le 7 septembre 2005, invitant des journalistes du monde entier, elle présente son dernier joyau : l’iPod nano. Nano, pour « un milliardième». Et en effet, le nouveau venu impressionne : par ses dimensions qui lui offrent un volume quinze fois inférieur à celui de l’iPod original, par sa capacité de 2 à 4 Go, par son écran couleurs, sa capacité à lire des photographies comme ses aînés, et la présence d’une molette cliquable dans un si petit appareil. Steve Jobs n’a pas peur de le dire : l’iPod nano sera le plus grand succès dans l’histoire de l’iPod. D’ailleurs, il se murmure ici et là qu’Apple aurait pré-réservé 40% de la production de Samsung, premier fabricant de mémoires flash. Les centaines de concurrents n’auront plus qu’à se partager les miettes. A 200 et 250 dollars, les modèles prennent la place de l’iPod mini qui disparaît du jour au lendemain alors même qu’il représentait 50% des ventes pour Apple, preuve de la confiance accordée à son remplaçant… En France cependant, les prix sont plus élevés : 240 et 320 euros, en raison d’une taxe particulière sur les mémoires flash. La commission européenne promet de se pencher sur cette inégalité rapidement… Il faudra en fait attendre jusqu’au mois de décembre pour que la taxe soit revue à la baisse. Les banques d’investissement réagissent dans les jours qui suivent et promettent à Apple le nombre, à peine imaginable quelques mois auparavant, de 43 millions d’iPods vendus en 2006, soit deux fois plus en une seule année qu’en cinq ans de commercialisation ! Pourtant, avec un pourcentage d’augmentation à 3 chiffres depuis plusieurs semestres, rien ne semble impossible pour Apple qui vogue de succès en succès avec son iPod.
Les chiffres de vente sont d’ailleurs là pour prouver que rien n’entrave pour le moment l’ascension d’Apple, qui s’octroie toujours des parts de marché flirtant parfois avec les 80% et des rythmes de progression à trois chiffres d’une année sur l’autre. Les tentatives de Sony, Dell, et autres Creative échouent les unes après les autres malgré l’absence constante chez Apple de radio FM, d’enregistreur ou encore d’iPod vidéo, sans parler du support du format WMA de Microsoft…
Le 12 octobre, débarque un nouvel iPod, que tous les habitués attendaient sans trop y croire : l’iPod vidéo, numéroté 5G. Un écran de 2,5 pouces tout en couleurs, des disques de 30 ou 60 Go, et 30% d’épaisseur en moins : le nouveau venu redonne à nouveau une longueur d’avance à la marque.
Cependant, pas d’iTunes Movie Store gorgé de vidéos, mais un angle d’attaque inédit : l’iTunes Music Store devient la première boutique en ligne à proposer des courts-métrages, des séries télévisées, des clips, des émissions… Dans la foulée, d’autres sites se lancent dans le « Podcast vidéo », à la manière du Podcast qui avait lancé la radio à la demande. En moins de trois semaines, le Music Store écoulera un million de vidéos, à 1,99 dollars pièce (2,49 euros). Au fil des semaines qui suivent, de nouveaux partenaires rejoignent Apple : ABC, Pixar, NBC… Dans le même temps, le compteur de l’iTMS atteint 850 millions de chansons, à un rythme promettant déjà un milliard de chansons par an.
Le 10 janvier 2006, en même temps que l’iMac et le MacBook Pro emportant un processeur Intel, Apple annonce ses chiffres de vente concernant l’iPod : 14 millions de baladeurs vendus en un trimestre, le record est à nouveau battu. Cent iPods par minute, le chiffre laisse rêveur… La gamme devient un tel phénomène que le fabricant de jeans Levi’s a conçu un pantalon équipé pour recevoir le baladeur et le télécommander depuis la poche… Pour parachever sa gamme, Apple propose un récepteur radio qui s’intercale entre l’iPod et les écouteurs, et qui affiche à l’écran la fréquence reçue ainsi que le nom de la radio grâce au RDS.
Pendant qu’Apple survole le marché des baladeurs MP3, ses concurrents boivent la tasse. Ainsi, après Virgin en mars, Rio en août, Olympus et Benq en novembre puis Thomson en décembre, c’est Dell qui annonce le 4 février qu’elle met fin à sa présence sur le marché des baladeurs à disque dur. Puis, le 13 février, Sony retire ses baladeurs à base de mémoire flash « Walkman Bean », après tout juste quatre mois de commercialisation. Tous présentaient leurs produits comme des « iPods killers », des tueurs d’iPod…
Si la concurrence n’est pas rentable, il y a peut-être une troisième voie : la contrefaçon. Certains tentent leur chance, et les premiers baladeurs très « inspirés » par l’iPod apparaissent sur les marchés au fur et à mesure que la concurrence disparaît. Le début de l’année 2006 est marquée par une multiplication de baladeurs dont le design est repris de l’iPod shuffle puis du nano. Pourtant, les faussaires multiplient les protections : ils ne reprennent ni la marque « iPod » ni le logo d’Apple, se contentant des termes « lecteur MP3 » et d’une pomme bien ronde. Le phénomène, déjà visible en Europe, est encore plus important sur le marché asiatique où des clones chinois de l’iPod, d’une qualité déplorable, inondent les boutiques d’électronique…
Pour éviter à la concurrence de l’attaquer par les prix bas, Apple réduit le prix de ses iPod Shuffle : 69 et 99 dollars pour les modèles 512 Mo et 1 Go (79 et 109 euros). Dans le même temps, elle complète la gamme iPod nano avec un modèle à 1 Go pour 149 dollars (169 euros dont 6 pour la taxe SORECOP).
Le 28 février, tandis que l’iTunes Music Store passe le cap du milliard de chansons, Apple présente un accessoire inattendu pour l’iPod : une enceinte composée de trois hauts-parleurs, « réinventant la stéréo » selon Apple, et nommée iPod Hi-Fi. En fait, il s’agit surtout d’une station d’accueil comme en proposent d’autres constructeurs, qui transforment l’iPod en radio-cassette de nouvelle génération… A la manière de ses ancêtres, il peut même fonctionner sur piles, et profitera de la télécommande Apple Remote. Quant au design, il semblerait que la sobriété l’ait emporté sur le génie habituel de la marque, qui semble moins inspirée que ses concurrents…
Le 19 avril, Apple annonce à nouveau de bons chiffres de vente de ses iPods : 8,5 millions d’unités pour les trois premiers mois de 2006. Le mois suivant, c’est iRiver qui décide de se retirer du marché des baladeurs MP3. Pendant ce temps, Microsoft et quelques associés seraient en train de préparer (à nouveau) un baladeur capable de rivaliser avec celui d’Apple…
Le 23 mai, Apple et Nike annoncent leur partenariat autour de l’iPod. Ce dernier devient un entraîneur personnel, capable de compter vos foulées, la durée de votre jogging, la longeur du parcours, grâce à un capteur placé dans la chaussure Nike+ et relié à l’iPod, sans fil bien entendu. Ces informations sont communiquées avec la musique pendant la course, et sauvegardées ensuite sur Internet pour suivre l’évolution des performances de tous les courreurs du monde ! Ce partenariat s’inscrira d’ailleurs dans la durée, puisque les deux marques continueront de collaborer bien après que les capteurs intégrés aux chaussures aient disparu au profit des capteurs intégrés aux téléphones puis aux montres…
Le 6 juin, c’est au tour de l’iPod U2 d’être remis au goût du jour, pour coller à la génération « 5G » du baladeur : écran couleur élargi, disque dur de 30 Go, et toujours cette parure rouge et noire et les signatures des membres du groupes gravées sur la coque… Le tout pour 329 dollars, soit 30 de plus que la version basique. Dans la foulée, ce sont les chiffres du troisième trimestre fiscal d’Apple qui sont diffusés : 8,1 millions d’iPods écoulés sur la période, soit une poignée de moins que le trimestre précédent, l’iPod reste leader sur le marché…
L’évolution continue le 12 septembre, au lendemain de la fermeture de l’Apple Expo, une nouvelle fois… Peu d’innovations sur la version 5G : un écran plus lumineux, un disque dur de 80 Go au lieu de 60, et sjusqu’à 20 heures de batterie pour écouter de la musique. Le prix est en baisse : 249 ou 349 euros selon la capacité du disque dur. Sûrement un moyen pour Apple de contrer à l’avance l’arrivée de Microsoft sur ce marché, avec son baladeur Zune. Et ce sera effectivement le cas puisque Microsoft choisira quelques jours plus tard d’aligner le prix de son baladeur sur celui d’Apple, après avoir envisagé un moment de le vendre plus cher. Interrogé au sujet de ce nouveau concurrent, Steve Jobs répond avec humour : là où le Zune permet d’échanger des chansons avec une lenteur exaspérante, il suffit avec l’iPod de prêter une oreillette. Et si c’est à une jolie fille, alors la distance d’échange est réduite aux cinquante centimètres du câble !
Dans le même temps, Apple met à jour ses deux autres modèles. L’iPod nano se pare d’une nouvelle coque en aluminium coloré, rappelant aux nostalgiques celle de l’iPod mini, mais en plus petit évidemment. La capacité est en hausse puisqu’elle atteint 8 Go, tout comme la batterie qui tient maintenant jusqu’à 24 heures. 149, 199 et 249 dollars, et pour le prix on a même de nouveaux écouteurs revus et corrigés. L’iPod shuffle, de son côté, gagne ses lettres de noblesse en abandonnant lui aussi le plastique pour l’aluminium, et le format vertical pour celui du timbre-poste… Difficile de croire qu’il y a 1 Go de musique à l’intérieur !
Dernière nouveauté : les oreillettes, si décriées au fil des tests, laissent la place à un nouveau modèle. C’est en réalité le troisième modèle, puisque les oreillettes avaient déjà été très légèrement revues au tout début de l’histoire du baladeur. Nous en avons déjà touché un mot sur le Blog de l’Aventure Apple.
Les trois modèles d’iPod sont prévus pour s’accorder avec le nouvel iTunes 7, et embarquent un système de navigation revu qui offre notamment la recherche de titres, et même des jeux pour l’iPod 5G !
Quelques jours plus tard, la famille est complétée par l’iPod nano (PRODUCT) RED, une version spéciale de l’iPod nano, vendue au profit de la lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose en Afrique. En effet, sur chaque modèle vendu, 10 dollars sont reversés au Fond Global fondée par Bono (le chanteur de U2) qui compte déjà d’autres partenaires : Gap, Motorola, Giorgo Armani… Le principe est simple : les sociétés partenaires créent un modèle particulier, le vendent au prix habituel, mais reversent une partie de la somme à l’association : ainsi, le consommateur fait une bonne action sans débourser plus.
Le 30 janvier, l’iPod shuffle gagne de nouvelles couleurs, à la manière de l’iPod mini en son temps. Bleu, rose, vert, orange ou argent, elles sont toutes à croquer !
Le 9 avril 2007, Apple annonce officiellement avoir atteint le chiffre de 100 millions d’iPods commercialisés ! En quelques années, l’iPod a su s’entourer de 4000 accessoires, et près de 70% des véhicules commercialisés aux Etats-Unis disposent d’un adaptateur dédié !
Le 5 septembre, la marque rajeunit une nouvelle fois sa gamme d’iPods. Pas de changement pour l’iPod shuffle, mais un tout nouvel iPod nano, plus court et plus large afin d’accueillir un écran de 2 pouces capable d’afficher ds vidéos en 320 x 240 pixels. 4 Go pour la version de base (gris métallisé, 149 dollars) ou 8 Go (rouge, noir, bleu ou vert, pour 199 dollars). L’iPod « tout court », rebaptisé « iPod Classic », gagne encore en finesse et se voit doté de disques durs de 80 ou 160 Go ! Leur prix ? 249 et 349 dollars, nouvelle interface de navigation incluse. Apple en profite pour étoffer la gamme, avec un nouvel iPod Touch, une sorte d’iPhone qui serait incapable de téléphoner. Mais tout le reste y est : écran 3,5 pouces tactile « multi-point », wi-fi, Safari, YouTube, Music Store… Le stockage y est assuré, comme sur l’iPhone, par 8 ou 16 Go de mémoire flash, le tout pour 299 ou 399 dollars.
Le 15 janvier 2008, cet iPod Touch évolue en douceur, béénficiant de certaines applications de l’iPhone : Mail, Cartes, Bourse, Météo et Mémo. 20 dollars tout de même pour télécharger ces « nouveautés » qui n’en sont pas ! Le 22 janvier, quitte à lancer des nouveaux produits qui ne coûtent pas cher en frais de développement, Apple présente un iPod nano tout rose. Idéal pour la Saint-Valentin, selon la marque. Le 5 février, l’iPod Touch 16 Go est rejoint au catalogue par une version à 32 Go. Peu après, l’iPod Shuffle baisse de prix, à 49 dollars pour 1 Go de musique.
Grosse évolution de la gamme le 9 septembre 2008. L’iPod classic perd du terrain et ne représente plus qu’un seul modèle, équipé d’un disque dur de 120 Go. Tout le reste change. L’iPod touch s’amincit et gagne un haut-parleur et un micro, tout en voyant son prix baisser. L’iPod nano est entièrement revu : il reprend son format vertical en conservant le même écran 2 pouces que la génération précédente, dans un boîtier encore plus fin, le plus fin de tous les iPods jamais conçu selon Apple. Ses capacités sont portées à 4, 8 ou 16 Go. L’iPod shuffle gagne quelques couleurs plus vives que les précédentes.
Le 11 mars 2009, c’est l’iPod shuffle qui est revu. Après avoir été taillé successivement en paquet de chewing-gum, puis en timbre-poste, il reprend cette fois la taille d’un tout petit briquet, voire d’une petite pile AAA. Malgré ce format réduit, il embarque 4 Go de musique, qu’il lit grâce à une télécommande incorporée dans le fil du casque : il n’y a plus de bouton de contrôle sur le baladeur lui-même. Grâce à VoiceOver, il sait prononcer à haute voix le nom des chansons qu’il lit, et permet la navigation dans les listes de lecture grâce à de savantes combinaisons de « clics » sur la télécommande… Cette télécommande ne fera d’ailleurs pas que des heureux : dotée d’un seul bouton (en plus des boutons de volume), son maniement n’est pas forcément intuitif. De plus, malgré un programme de licence mis en place par Apple, il faudra plusieurs semaines avant qu’un adaptateur permette d’utiliser n’importe quel casque sur ce baladeur.
Le 9 septembre 2009, Apple dote son iPod nano d’une caméra, d’un micro et d’un haut-parleur, d’un tuner FM et d’un écran 2,2 pouces. La version 4 Go disparaît du catalogue. Le tout pour le même prix qu’auparavant. Dans le même temps, l’iPod touch double sa capacité, avec des modèles 32 et 64 Go pour le prix des modèles précédents. Ils héritent des nouveautés de l’iPhone 3GS : processeur plus rapide, mémoire étendue et nouvelle version d’OpenGL pour les jeux en 3D, ainsi qu’un kit main-libre permettant de le contrôler à la voix. L’iPod Classic est reconduit, avec un disque dur de 160 Go, qui sera maintenue cinq ans au catalogue ! Enfin, l’iPod shuffle gagne de nouvelles couleurs dont une version « acier inoxydable » vendue uniquement sur l’Apple Store.
Un an plus tard, le 1er septembre 2010, Apple offre un nouveau format tout carré à son iPod shuffle (de quatrième génération). L’iPod nano, lui, passe la sixième avec un format similaire, mais avec un minuscule écran tactile. Enfin, c’est l’iPod Touch qui est mis à jour, avec une quatrième génération qui gagne un écran Retina, un processeur A4 et une caméra FaceTime en façade. Sa version blanche rejoindra le catalogue en octobre 2011, très en retard, comme son cousin l’iPhone 4 blanc.
Le 12 septembre 2012, l’iPod Nano bénéficie d’une dernière mise à jour, une septième génération dotée d’un écran de 2,5 pouces, avec un unique modèle de 16 Go. Elle bénéficiera d’une toute petite mise à jour un an plus tard, avec le remplacement du modèle noir par le modèle gris sidéral… Dans le même temps, l’iPod Touch passe la cinquième, avec un modèle doté d’un processeur A5, de Siri, et d’un écran de 4 pouces. Cette version bénéficiera de deux légères mises à jour en septembre 2013 (nouvelles couleurs) et septembre 2014 (abandon du modèle 16 Go sans appareil photo).
La gamme iPod s’éteint ensuite doucement, concurrencée par la popularité des téléphones portables qui, tous, offrent des fonctions de lecture audio qui rendent un accessoire dédié presque inutile. La gamme iPod Classic est abandonnée le 9 septembre 2014, puis les gammes Nano et Shuffle disparaissent officiellement le 27 juillet 2017.
Seul l’iPod Touch a donc poursuivi l’aventure. Après la sixième génération qui était apparue le 15 juillet 2015, avec un processeur A8, six nouvelles couleurs, une capacité atteignant 128 Go, et quelques autres améliorations, la gamme a même été à nouveau mise à jour le 28 mai 2019 pour accueillir un processeur A10, 256 Go de stockage et le support des fonctions de FaceTime groupé et de réalité augmentée !